Un peu de rap #4 : Freeway, Jadakiss, Raekwon & Mu

       

Rap Spitters – Freeway  : Je commence à trouver la voix de Freeway supportable depuis qu’il s’éloigne du registre de sous-Ghostface. Revenu des grandes heures de l’ère Jay-Z, Freeway est de retour dans les rues de Philly à cracher ses menaces habituelles et à poster ses morceaux sur le net. En bonne voix pour se construire une carrière à son nom, au moins sous forme de succès d’estime, Freeway fait des rapprochements étranges ("We’ve been on hit songs and we’ve been on drive-bys") dans Rap Spitters. Dans un autre titre du Month Of Madness, il compare la fin de Roc-a-fella au divorce de ses parents. On peut trouver ça bizarre. Mais c’est le côté ‘Been there, done that’ qui me plaît. Comme si une existence d’errance et d’occasions ratées pouvait devenir une philosophie de vie. J’attends son album avec Jake One.

Cocaine World – Raekwon : Je suis loin de l’écouter en boucle mais quelque part dans mon esprit torturé, le rap de Raekwon est synonyme du rap que j’aime. De l’expérience, du storytelling décousu, une prod purement utilitaire et le débit de Raekwon qui épouse le beat avec une régularité "de locomotive",  comme me disait Julien. Et l’arrogance, toujours l’arrogance. A mi-parcours, l’histoire s’arrête pour laisser le Chef raconter qu’il pèse toujours, que Cuban Link II, son album de la dernière chance, ne sortira que quand il le voudra et qu’il a récemment construit une maison en Afrique. Hein ?! Raekwon n’a peut-être jamais eu de génie, mais il a du métier, une parfaite connaissance de son art et sait très bien nous faire attendre – indéfiniment.

So Cold  – Freeway : Mon player est sur shuffle. Du rap de grown man en pleine splendeur puisqu’il décrit les prouesses sexuelles de la femme qu’il aime, capable de lui faire abandonner les groupies. Ok, il rappe : "Took this pussy off the market/parked it home/No matter how many times I hit it, never get old", mais tout ça pour lui faire plein d’enfants tous les neufs mois. Enfin c’est que le premier couplet, ça se complique ensuite. La chanson idéale de votre Saint-Valentin 2010.

Why (Remix) – The Lox, Nas, Common, Anthony Hamilton :  Je n’ai qu'une version radio-edit dégueulasse de ce magnifique remix et c’est dommage. Styles P est grand quand il avoue qu’il préfère élever ses mômes que mourir pour ses convictions, Nas en pleine mégalo se prend pour le Chuck D de notre temps et Jadakiss laisse un temps croire qu’il possède une réelle profondeur. Mais c’est Common qui vole les lauriers. Plutôt que de paraphraser la collection de punchlines qui lui sert de couplet, je ferai juste remarquer qu’il n’avait pas attendu la rentrée 2008 pour citer Obama. Mais est-ce qu’en 2004, les autres rappeurs connaissaient son existence ? A débattre.
What’s Love – Mu & EK  : "Love vis a drug that everyone does, Love is a four letter cursewords" (citation de tête). Un sample de piano sec, un ton désenchanté et il n’en fallait pas plus me plaire. L’un des deux mecs d’EK reproche à Dieu d’avoir crée l’amour et les catins vénales, l’autre s’en prend aux maris indignes et Mu finit par des scènes de vies fatalistes qui amènent tout simplement à penser que le bonheur n’existe pas. Pourtant, derrière tout ça, subsistent des beaux souvenirs : "On rainy days, we used to do it ‘til we seein’ the rainbow". Ce titre aurait pu être du Mobb Deep. Et comme il n'est pas trouvable du tout sur Internet, je me dis qu'il n'existe peut-être pas et que je l'ai entièrement imaginé.

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