Pour en finir avec West Wing

        

Malgré tout, je suis déçu par la conclusion. Ce qui m'avait enthousiasmé dans les saisons 6-7 (l'âge des possibles, le casting tournant …) est précisément ce qui empêche Welles de livrer une fin satisfaisante. Pris entre l'envie de clore l'ère Bartlet & celle de suivre les premiers de jours de Barack Obama/Matt Santos, il tente un grand écart impossible. Le pire, c'est que tout au long de l'épisode, il écrit comme s'il croyait vraiment que West Wing allait être renouvelée pour une 8eme saison, d'où son envie de ne pas quitter Santos d'une semelle. Le problème, ce que je n'avais aucune envie de suivre une sorte de pilote mort-né de West Wing II : The Santos Years. Non, j'aurais voulu regarder l'horizon avec Jed Bartlet depuis un siège de l'Air Force One. Revoir Toby une dernière fois. Réfléchir à l'usure du pouvoir, à la fierté du devoir accompli. Me sentir solennel et mélancolique en même temps. J'aurais voulu que la série retrouve la dimension théâtrale qui faisait sa force, pour nous parler de postérité et de livres d'histoire sur un ton lyrique, la paume de la main sur la Bible . Mais non, Sorkin est parti, et pour la première fois depuis la saison 6, c'est VRAIMENT dommage.

Vous pouvez me répondre que Welles était conscient de tout ça. Qu'il a justement mis de côté le cœur historique car ces personnages n'ont jamais été les siens. Vous ajouterez aussi que ce n'est qu'à partir de l'arc Vinick/Santos que les années Welles ont vraiment décollé. Et que par respect pour Sorkin, il valait mieux laisser ces personnages en coulisses plutôt que de rater complètement leur sortie. Vous aurez sûrement raison, mais n'empêche : la conclusion de West Wing a un douloureux goût d'inachevé.

PS : Pour ma crédibilité, cet article a été écrit en 2006.

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