D12 une fois pour toutes

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Un soir de 2010, le manager de D12 m’a appelé pour me demander mon avis sur la crise du disque. Cela peut signifier deux choses : je suis devenu, sans le savoir, une sommité sur la question ; ou alors D12 est vraiment tombé très bas. Livré à lui-même depuis qu’Eminem rappe avec Nicki Minaj, le groupe (qui a quand même vendu dix millions d’albums) donne actuellement des concerts dans des salles de bowling. Certes, mon acharnement à suivre leur descente aux enfers a quelque chose de malsain. Cette fascination perverse a déjà poussé à bout plusieurs personnes de mon entourage. Mais peu m’importe ; j’ai envie de continuer à les regarder s’enfoncer, tout en guettant un improbable sursaut. Aux dernières nouvelles, c’est mal barré : le groupe (qui comptait six rappeurs) a connu un mort et trois défections. Cela laisse deux de ses membres, qui trouvent quand même le cran de se produire en Australie pour une obscure tournée. Je n’ose imaginer la gueule des concerts. On m’a suggéré de réaliser un documentaire sur le sujet. Pourquoi pas. En attendant, ça me donne envie de relayer cet On Fire, emprunté à Eminem. Pourtant anecdotique, ce morceau semble déjà appartenir à un âge d’or, tant le groupe est tombé bas depuis. Et puis, ce morceau vaut surtout pour la performance de Kuniva, un rappeur qui a attendu dix ans pour se mettre à devenir VRAIMENT intéressant. Ne lui dites pas que le groupe de sa vie n’existe plus depuis des lustres, il commence tout juste à devenir bon.

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