Just Rhymin’ Wit Proof

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Proof est mort depuis cinq ans et tous ceux qui se sentent concernés apportent leur petite pierre à sa postérité. Dans cet article, Guilty Simpson & Elzhi rappellent son influence sur la scène de Detroit. Je me répète,  mais c’est quand même fascinant cette distorsion qui existe entre ces deux images de Proof : celle d’un artiste qui était à la fois un figurant complet du mainstream américain et une divinité hip-hop du Michigan. Celle le genre de contradictions qui forgent les grands mythes, n'est-ce pas ? Sinon, Paul Rosenberg (manager tout-puissant d’Eminem), balance une chanson inédite réalisée par Proof & Jay Dee, et surtout, rappelle la passion de Proof pour Bob L’Eponge avec cette photo qui vaut tous les fonds d’écran. A mon échelle, j’apporte et ma pierre et rappelle cette vérité peu connue. Saviez-vous que le seul vrai duo officiel entre Proof et son pote Eminem a été enregistré en France … dans les locaux de Skyrock ? Baptisé Just Rhymin' Wit Proof, ce titre se veut un vrai freestyle, improvisé de A à Z. On peut y entendre les deux potes d’enfance raconter n’importe quoi qui puisse rimer, prendre une voix de Hamster ( !) ou glousser comme deux ados attardés quand ils essaient de parler Français. D’ailleurs c’est tout juste si à un moment, Proof & Eminem ne décident pas d'aller faire des canulars téléphoniques, mais je suppose que le morceau ne durait pas assez longtemps. Pour le reste, ils réussissent quand même à ne pas foirer un passe-passe impromptu, ce qui devient presque émouvant de complicité.

D’abord disponible sur le site d’Eminem, le titre a fini pressé en vinyle et est devenu un petit classique de mixtapes qu’on retrouve encore dans pas mal de bootlegs d’Eminem. Il a même figuré en 2003 dans une liste de ses meilleurs morceaux, établie par Rolling Stone. Pouquoi pas, après tout : ce n’est certainement pas une grande œuvre mais, chez une personnalité aussi fabriquée et mise en scène qu’Eminem, c’est sans aucun doute un vrai moment de vie, sans coupe ni truquage. Alors on dit quoi ? Merci Laurent Bouneau.

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