Beanie Sigel – The Broad Street Bully

Ce disque me déprime. Beanie Sigel doit vraiment être à deux doigts de la ruine pour faire son come-back avec cet album bâtard, fait de chutes de home-studio et de bouts de ficelle, sorti chez un label que personne ne connaît. Je comprends que la saisie de sa maison et son addiction au Xanax l'aient pas mal occupé, mais quand même, il aurait pu se donner un peu de mal pour préserver les apparences. L'absence de cohérence du projet, ses morceaux pas finis, ses refrains-témoins, les 244 apparitions de Young Chris, tout concorde à rendre l'ensemble inexcusable. Pire, dans la majorité des titres, Sigel rappe mieux que jamais, mais ne fait que passer, sûrement pressé d'aller à la pharmacie. A aucun moment, il ne laisse entendre sa fameuse sensibilité de gros dur au bord du gouffre, qui lui a fait ravaler ses sanglots à côté de Jay-Z (Where Have You Been), se cloîtrer surarmé dans une chambre close (Feel It In The Air) ou enfoncer son poing dans le miroir de sa salle de bain (Dear Self). Alors qui blâmer ? La récession ? L'absence de ce traître de Jay-Z ? Les pharmaciens de Philadelphie ? Aucune idée, mais je suis désormais certain d'une chose : tous les rappeurs US n'ont pas la dèche triomphante.

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